Pauline Bebe est le rabbin de notre communauté depuis sa création en 1995. Elle a suivi ses études rabbiniques au Léo Baeck Collège de Londres de 1985 et 1990 et a été ordonnée à la synagogue de West London. Elle est devenue en 1990 la première femme rabbin de France et d’Europe continentale après la guerre, s’inscrivant ainsi dans une lignée de pionnières. Avant elle, Rabbinerin Régina Jonas, ordonnée en 1938 à Berlin par son professeur de Talmud, avait enseigné à Thérésienstadt et avait été déportée à Auschwitz. Sally Priesand était devenue en 1972 la première femme rabbin aux Etats-Unis et Jacqueline Tabick la première à Londres en 1975.
Sa formation:. Au cours de ses études, le Rabbin Pauline Bebe a servi la communauté libérale de Southport, puis celle de Cardiff. Elle a dirigé des offices de Grandes Fêtes à Cambridge et à Paris. Elle est titulaire d’une Licence d’Anglais, d’un DEA d’Hébreu des Langues et Civilisation Orientales. Elle a suivi pendant deux ans la formation des Hautes Etudes Juives dispensée à l’ENIO. Sa maîtrise d’hébreu avait pour sujet l’attitude du judaïsme face au prosélytisme et à la conversion. Son DEA ainsi que sa thèse rabbinique portaient sur l’éthique du langage dans le judaïsme. Elle a vécu deux ans en Israël, suivant des cours à l’Université Hébraïque de Jérusalem, la section rabbinique israélienne du Hebrew Union College, et Neve Schechter, le séminaire conservative. Son lien avec Israël et ses collègues du mouvement libéral israélien est resté très étroit. Elle fait partie de la CCAR, association des rabbins libéraux réunissant plus de 2000 rabbins dans le monde, l’association des rabbins femmes et a participé à la fondation de Kerem, le Conseil des rabbins libéraux francophones. Elle est le rabbin référent des communautés libérales de Toulouse et Montpellier qu’elle a aidé à créer.
Ses actions: Elle a participé à de nombreuses conférences dans le monde, a représenté le judaïsme dans des consultations de l’ONU sur population et religion. Elle intervient à Paris et en province dans des rencontres interreligieuses et de nombreux débats. Elle a animé pendant un an, une émission de radio sur la parasha de la semaine et a fait de nombreuses interventions télévisées. Elle a été chargée de cours à l’INALCO, à l’Institut des Sciences Politiques et au collège des Bernardins. Avec Rémy Schwartz, Président de la CJL, elle a su créer une communauté chaleureuse et accueillante dans un style participatif où chacun se sent bien. L’action sociale lui tient à cœur et elle a mis en place de nombreuses activités dans sa communauté qui contribuent au Tikoun Olam, parmi lesquelles: l’accueil des étrangers, l’aide à la recherche de travail, les collectes de vêtements et de nourritures, la lutte contre le SIDA. Très tôt elle s’engageait aux cotés de « Maavar » ou de « Cœur de femmes » pour aider les plus démunis.
Elle est connue pour sa disponibilité en rendant visite aux malades, accueillant toute personne dans sa communauté quelle que soit son origine, ses croyances et ses choix; sachant écouter, conseiller et redonner confiance aux personnes qui la consultent. Elle accompagne les fidèles dans les moments importants de leur vie, allie tradition et modernité, respect et originalité dans l’animation des événements communautaires. Sensible à l’art sous toutes ses formes, elle a favorisé l’expression artistique dans sa communauté et invité de nombreux artistes à venir témoigner par leurs œuvres. Elle s’est spécialisée dans l’enseignement du midrash. La transmission est au centre de ses préoccupations, pour les plus petits comme les plus grands et elle aime raconter des histoires qui illustrent la sagesse de la pensée juive.
photo : Marie Accomiato